11 - Jean le Rond d'Alembert - 1717/1783
- JF
- 20 mars
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Jean Le Rond d’Alembert, mathématicien, physicien, encyclopédiste français, porte le nom de l’église sur les marches de laquelle, abandonné par sa mère à sa naissance, il fut trouvé et baptisé par les gens de « l’Assistance ».
Fort heureusement, son père, informé de cet abandon, lui assura les moyens d’une subsistance et d’une éducation qui en fera l’homme de culture et de sciences que l’on connait.
Ses premiers travaux sur les mathématiques lui valent d’être admis, dès 1741, à l’Académie des Sciences de Paris.
Amis de Diderot, il dirige avec lui les travaux de rédaction de « l’Encyclopédie ».
Il meurt à Paris à 66 ans et est inhumé au cimetière des Porcherons.

Emission d’un timbre par la poste française en 1959
Référence catalogue Yvert et Tellier n°1209

Fils naturel de la baronne Claudine Guérin de Tencin et du chevalier Destouches-Canon ou plus probablement du maitre de ce dernier, le duc d’Arenberg, sa mère décide de l’abandonner et le fait porter par un serviteur sur les escaliers de la chapelle Saint-Jean-le-Rond attenant à la tour nord de Notre-Dame de Paris.
C’est ainsi que l'agent de l'assistance, nommé comme le veut la coutume sous le nom du saint protecteur de la chapelle, l’inscrira dans ses dossiers sous le patronyme de Jean le Rond auquel fut d’abord adjoint le nom de Daremberg puis définitivement d’Alembert.
Selon Condorcet, l'abandon « ne dura que très peu de jours ; le père de d'Alembert le répara aussitôt qu'il en fut instruit ».
Placé tout d’abord à l’hospice des Enfants-Trouvés, il est retrouvé rapidement par le chevalier Louis-Camus Destouches, homme de confiance du duc, qui a reçu un fonds pour s'occuper de lui. Il est alors confié à Geneviève-Élisabeth Legrand, femme du vitrier Pierre Rousseau.
Destouches veille secrètement à son éducation en lui accordant une pension et le visite quelquefois chez sa nourrice, madame Rousseau, chez qui d’Alembert vivra jusqu’à l’âge de cinquante ans.
Destouches, toujours lui, lègue à d'Alembert une petite rente annuelle de 1 200 livres, soit un peu plus de deux fois les gages annuels d'un laquais.
A sa mort, cette rente continue d'être versée par Michel Camus Destouches, son frère, et après lui, par sa veuve, Jeanne Mirey, et ce jusqu'au décès de d’Alembert.
Plus tard, dès 1760, Mme Geoffrin, qui tenait un salon littéraire fréquenté par les personnalités de la culture et des arts du « Siècle des Lumières », allouera encore à d'Alembert « six cents livres de rente viagère, auxquelles elle ajouta treize cents autres livres par testament.
Sa mère, madame de Tencin, qui tient dès 1733 un salon célèbre, refusera, durant toute sa vie, tout contact avec lui.
À l’abri du besoin, il fait de brillantes études, obtient le baccalauréat en arts.
Reçu avocat en 1738, mais ayant peu de goût pour la jurisprudence, il entreprend des études de médecine, puis les abandonne également au profit des mathématiques pour lesquelles il éprouve un grand intérêt.
A 21 ans, il présente à l’Académie des sciences son premier travail en mathématiques puis, l'année suivante, son second travail, « Mémoire sur la réfraction des corps solides » dans lequel il explique, scientifiquement le phénomène des ricochets.
C'est en majeure partie grâce à ces deux publications qu'il est admis, en 1741, à l'Académie royale des sciences de Paris.
Un an plus tard, il est nommé adjoint de la section d’astronomie de l’Académie des sciences et, en 1743, il publie son célèbre « Traité de Dynamique », étape nécessaire entre l’œuvre de Newton et celle du mathématicien et astronome Joseph-Louis de Lagrange.
Ami de Voltaire, d’Alembert est un habitué des salons parisiens.
C’est là qu’il rencontre Denis Diderot, avec lequel il prend conjointement la tête de L’Encyclopédie.
En 1751, après cinq ans de travail de plus de deux cents contributeurs, paraît le premier tome de cet ouvrage gigantesque dans lequel d’Alembert rédige le « Discours préliminaire » qui explique le nouvel ordre du savoir sur lequel est construite cette nouvelle encyclopédie ou « dictionnaire raisonné ».
A 37 ans, d’Alembert est élu membre de l’Académie française, dont il deviendra le secrétaire perpétuel le 9 avril 1772.
Après plusieurs crises, la publication de l’Encyclopédie est suspendue durant deux années, d’Alembert se retirant de l’entreprise, en 1757, après s’être fâché avec Diderot.
Jusqu’à sa mort, il continuera ses travaux scientifiques et meurt au faîte de sa célébrité, prenant ainsi une revanche éclatante sur sa naissance.
Savant remarquable par l’éclectisme de ses recherches, son nom est attaché à un nombre impressionnant de domaines, les mathématiques, l’astronomie, la physique, l’hydrodynamique, la philosophie et même la musique où il étudie le phénomène de la vibration des cordes d’un instrument.
Parmi les résultats de ses recherches mathématiques, on peut citer, entre autres, un théorème qui porte son nom, une règle fondamentale sur la convergence des données numériques et enfin l’énoncé d’une « martingale », très utilisée à « la Roulette » et qui, en misant sur les chances simples, permet de gagner le double de sa mise initiale, ce système n’étant pas forcément gagnant, mais augmente ses chances de gagner un peu au prix d’une augmentation de la perte possible, mais plus rare.
En astronomie, il publie en 1749 un mémoire sur « la précession des équinoxes » déjà constatée dans l’antiquité par l’astronome grec Hipparque.
Il travailla également sur le problème de l’aberration chromatique qui limitait la précision des lunettes astronomiques.
En 1970, l'Union astronomique internationale a attribué, en son honneur, son nom à un cratère lunaire.
En physique, il énonce le principe de la quantité de mouvement, qui est parfois appelé « principe de d'Alembert »
Ce principe a servi de base au développement de la mécanique analytique.
Ce faisant, d'Alembert jetait les bases sur lesquelles Joseph-Louis Lagrange allait bâtir l'édifice grandiose de la mécanique céleste.
Il meurt le 29 octobre 1783 au Vieux Louvre.
Le curé de Saint-Germain l'Auxerrois refusant qu'il soit enterré dans l'église avec une « inscription digne de sa célébrité », son corps sera accompagné par un long cortège au cimetière des Porcherons où il est inhumé.
Jean Le Rond d’Alembert a reçu les honneurs de la Poste Française avec l’émission d’un timbre en 1959, dessiné par Albert Decaris et gravé par Charles Mazelin il est référencé aux éditions Yvert et Tellier sous le n°1209.
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